nov. 2019

Sexisme au travail, c’est quoi ? :

 Aujourd’hui le sexisme reste un illustre inconnu dans le monde du travail, c’est un mot répandu qui sert à désigner une palette de comportements allant de la blague sexiste jugée inoffensive, voire réputée mettre de l’ambiance au travail, au harcèlement sexuel condamnée par la loi.

Le sexisme est difficile à saisir car il est subjectif, mais il est aussi évolutif.

Les cas de sexisme prennent en effet plusieurs formes : du comportement malveillant qui porte atteinte à la dignité d’une personne, aux interpellations familières en passant par un sexisme ordinaire issu d’une panoplie de stéréotypes. Le sexisme au travail recouvre un spectre large et insidieux qui est appréhendé dans le droit par des éléments très spécifiques : l’existence d’un ou plusieurs faits, une atteinte à la dignité d’une personne ou une situation qui créée un environnement de travail hostile, l’existence d’un lien entre les agissements subis et le sexe de la personne et enfin la présence d’une relation de travail.

Dans tous les cas, s’il n’y a pas beaucoup de plaintes aujourd’hui, c’est sans doute parce que rien n’est fait pour faciliter la démarche des victimes.

En effet, 8 femmes sur 10 ont déjà été confrontées au sexisme au travail mais 56% des personnes ayant dénoncé les faits n’ont pas été crues. Les faits existent et surtout les employeurs ont tout intérêt à réagir. Ces derniers ont l’obligation de le faire puisque le sexisme représente un risque psycho-social :

« L’employeur a l’obligation de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs »…c’est la loi !

Comment lutter contre le sexisme ? Les solutions peuvent prendre plusieurs formes : sensibilisation et formations des différents acteurs du monde du travail, communication, adaptation des procédures RH, lutte à tous les niveaux de l’échelle hiérarchique sont indispensables.

Quoiqu’il en soit, l’effort actuel reste insuffisant. La lutte contre le sexisme au travail, pour être efficace, doit venir de tous les champs : de l’éducation à la chasse aux stéréotypes en passant par les partenaires sociaux.

Pour la CFDT le dialogue social est aussi une solution, le sexisme n’est pas encore perçu comme un enjeu collectif mais plutôt comme une lutte individuelle. Il faut qu’il devienne transversal dans le monde du travail.

Le sexisme ordinaire est le premier maillon !