*CTR : Comité Technique de Réseau

Les membres du CTR* ont unanimement voté contre les textes relatifs au transfert des prestations règlementées de l’action sociale vers l’IGESA. L’impact sur les personnels du réseau de l’action social n’ayant pas été clairement exposé, le texte sera représenté dans un prochain CTR* avec plus d’informations. Nous avons également obtenu qu’une information précise soit faite sur l’ensemble des suppressions de postes que le réseau a subi au cours des 2 dernières années.

Déclaration liminaire CFDT du 5 juillet 2021

Monsieur le directeur, mesdames, messieurs,

Au Centre de Formation de la Défense, le turn-over des agents est important. Il a pour conséquence des pertes en compétences, nous vous avions plusieurs fois alertés.
Le taux d’arrêt de travail pour maladie est élevé. Le recours aux Formateurs Internes Occasionnels (FIO) pose la problématique de la fiabilité de dispense de l’enseignement : risque de refus des employeurs et absences de dernière minute.
Pour certains secteurs historiques du centre de formation comme la pyrotechnie, ces situations empêchent de répondre aux besoins de formation. La question de la pérennité de cette activité sur le site est posée, des formations pour la DGA ont dû être annulées fautes de ressources en formateurs et dernièrement un industriel client du CFD a créé sa propre école de pyrotechnie à Bourges !
Ajoutons à cela des prestataires qui rencontrent des problèmes matériels sur les cours digitalisés.
Plus généralement, les agents du CFD s’interrogent légitimement sur leur avenir et celui de l’établissement à partir d’informations parcellaires reçues, qu’elles soient fondées ou pas. Après les évènements de décembre 2020 autour du REO, l’importance d’intérêt dite être portée par la DRH MD n’est pas perçue.
C’est dans ce contexte qu’un projet de réorganisation du CFD est porté par la direction locale sans concertation avec les syndicats et sans en donner la légitimité. Seulement informée de façon succincte, la CFDT ressent ce projet comme une alternative au manque d’effectif, au turn-over et aux absences pour maladie afin de délayer les charges de travail sur des agents déjà à plein régime.
Un sentiment de suspicion est fort et nous considérons que le site est en situation de RPS. Pour la CFDT, le CFD a besoin de bien plus que d’une réorganisation pour retrouver des conditions de travail sereines. Pour faire face aux objectifs donnés au CFD et ceux à venir au regard du futur DOMTF, qui le place comme un des acteurs majeurs de la digitalisation de la formation professionnelle, les compétences en ressources humaines et les investissements matériels doivent être posés autour d’une stratégie à court et moyen termes. Peut-être le temps est-il venu de poser un projet d’établissement ?

Dans les CMG aussi le turn-over est important, les agents s’usent et ne restent pas, les compétences ne sont pas fiabilisées, les nouveaux venus peinent à se former, les autres s’épuisent à faire face à la charge de travail et à la formation des nouveaux...c’est un cercle vicieux, générateur de burnout.

Au CMG de Metz par exemple, le turnover risque de s’intensifier dans les mois à venir si l’administration ne fait rien. Depuis le début de l’épidémie du COVID, le dialogue social est rompu avec les personnels et les organisations syndicales. Ces dernières sont informées des situations et décisions uniquement par le bouche-à-oreille.

Les CMG et le SPAC subissent actuellement des restructurations avec des annonces de suppression de parfois 10 postes par CMG, trop souvent des agents BOE titulaires d’une RQTH sont surreprésentés dans les postes restructurés. La politique du ministère des armées sur le handicap aurait-elle changé ? Pourquoi ne pas dialoguer avec les OS afin de mieux préparer les agents impactés ?

Les logiques comptables de suppressions de postes basées sur les gains de temps escomptées avec le numérique sont aberrantes, et bien trop prématurées. Alliance NG9 bug souvent et « perd » des données. Cela nécessite une double paie, obligeant les agents à fractionner leurs congés et à ne pas poser plus de 15 jours consécutifs. Le logiciel de gestion des concours, ADMISSIO, qui aurait dû fonctionner en début d’année, a nécessité un surcroît de travail dans l’urgence pour pallier ces dysfonctionnements. LIBELLUS mis en place sans information préalable des agents... bref le numérique doit nous aider, nous simplifier la tâche au quotidien, faciliter le télétravail mais pas nous rendre fous !

À Défense Mobilité c’est le projet du SI «PEGASE » qui est mis en place. Saluons le retour positif d’un bon nombre d’agents qui comprennent les enjeux du projet et son utilité. La manière participative avec laquelle le projet a été mené en est sûrement responsable, pour autant la vigilance reste de mise.

Au SPRP c’est le SI Pensions qui est à la peine, les briques ne s’emboiteraient pas aussi bien que celles du nouveau bâtiment, il va donc falloir là aussi recetter, tester, adapter et toujours maintenir l’activité dans les délais malgré l’impact de la crise COVID.

Les transformations numériques induisent des changements dans les méthodes de travail, des délais variables d’appropriation et des inquiétudes de suppressions de poste, générateurs de stress et de charge mentale. Si les agents doivent exercer demain d’autres métiers, il faut les préparer et les associer pour que la transformation numérique soit un vrai progrès, durable.

A l’action sociale, ce sont les assistants de soutien social qui voient leur métier déjà transformé, là aussi vers le numérique, mais la fibre sociale ne peut pas être que numérique. N’oublions pas le H de l’Humain dans notre DRHMD. La chaine sociale tout entière a porté et porte encore le poids de la crise COVID, le soutien apporté à tous a été exemplaire, la CFDT tient à le souligner, mais une fois encore, attention au RPS.

Oui, aujourd’hui la CFDT s’inquiète sur les RPS et vous demande de réaliser une nouvelle enquête, mais surtout, la CFDT vous demande de rétablir partout où il n’existe plus, un vrai dialogue social constructif, pour accompagner au mieux tous les agents, y compris dans la transformation numérique.

Donc le numérique, oui, mais pas quoi qu’il en coûte !
Pour autant, la période de crise, dont heureusement nous voyons le bout, a mis sur le devant de la scène le télétravail. Le ministère de la fonction publique a annoncé le 21 mai que, si la situation sanitaire continuait à progresser, on passerait du régime dérogatoire de télétravail, à celui de droit commun. Le ministère des armées a publié sa circulaire guide sur le sujet dès le 28 mai. Tout est donc paré règlementairement pour permettre la mise en œuvre de cette forme d’organisation du travail. La CFDT voit dans la possibilité du travail à distance un levier qui peut favoriser la qualité de vie au travail, la performance des agents et donc leur efficacité, à leur profit et à celui de l’institution. Elle y voit aussi une formidable opportunité d’utilisation du numérique au profit de la transition écologique et de l’aménagement du territoire.

Voilà, YAPUKA ! Mais pas si simple, est-on prêt matériellement et surtout culturellement ? Les démarches sont-elles lancées à la DRH-MD pour identifier dans les missions des agents, les activités réalisables à distance ? Les manageurs vont-ils être rapidement formés aux organisations du travail compatibles avec le travail à distance ? Plus généralement, le télétravail, au domicile de l’agent ou dans un tiers lieu, sera-t-il reconnu et incité dans les services de la DRH-MD ?
Pour sa part, la CFDT prêtera une attention particulière sur les motifs de refus des demandes réalisées par les agents.

Enfin, pour conclure, la CFDT tient aujourd’hui à saluer les 6 années partagées avec vous, elles ont été riches, mouvementées parfois mais toujours intenses.
Merci Amiral, et « bon vent, bonne mer ! »

Le 5 juillet 2021