*CSAR : Comité Social d’Administration de réseau
*DIRISI : Direction Interarmées des Réseaux d'Infrastructure et des Systèmes d'Information

 

Nous ne pouvons pas commencer cette déclaration liminaire sans évoquer le climat social tendu du pays. Vous l’aurez compris, nous continuons à dénoncer la réforme des retraites, injuste et brutale.

Après plus de quatre mois de mobilisation, la CFDT reste active contre la réforme régressive des retraites. Même si le processus démocratique n’est pas totalement terminé, il ne faut malheureusement plus en attendre grand-chose.

Si le Président de la République s’est empressé, au mépris des travailleuses et des travailleurs, de leurs représentants légitimes, de l’ensemble de la population à promulguer « SA » loi, la CFDT, elle reste sur sa position : 64 ans c’est NON.

La crise démocratique provoquée par les agissements du gouvernement dépasse le seul enjeu des retraites. Cette crise aura des impacts sur d’autres préoccupations non moins essentielles tels que le pouvoir d’achat, l’égalité professionnelle femme-homme, la qualité de vie au travail qui sont revenus sur le devant de la scène.

Pour la CFDT, le sujet prioritaire aujourd’hui doit être le travail, tant dans sa dimension «emploi» que dans sa nature, son sens, son organisation et les conditions de sa réalisation.

Il y a urgence à se saisir de ce sujet dans toutes les instances de notre Ministère.

Ce CSA R est justement l’instance formelle d’exercice du dialogue social. Elle doit s’inscrire sans complexe en tant que mise en pratique de la démocratie sociale, ou la démocratie sur les lieux de travail.

Tous les sujets qui concernent le travail doivent pouvoir y être abordés. Le personnel à son travail, comme le citoyen dans la cité, doit pouvoir faire entendre son opinion sur ce qui le concerne.

C’est dans cet esprit que nous abordons cette nouvelle mandature, dans cette nouvelle instance. Nous comptons sur l’administration pour le faire de la même manière de son côté.

Dans l’actualité il y a aussi l’augmentation considérable du budget de la défense à partir de 2024. La future LPM prévoit quatre cents Md€ pour les armées sur 6 ans, soit 1/3 de plus que la précédente. Ce budget doit servir à renforcer nos capacités de défense pour se prémunir de conflits brutaux et d’envergure qui nous menacent.

Mais intensifier l’activité militaire ne pourra se faire sans efforts supplémentaires des services de soutien du ministère. L’époque de « l’intendance suivra » est révolue ! Ce sont les équipements, la logistique et le soutien qui mènent la barque aujourd’hui.

Pour la CFDT Défense il faut en tenir compte pour dimensionner et valoriser le travail des personnes concernées. Il faudra recruter, éviter la dégradation des conditions de travail, attirer et fidéliser par des rémunérations à la hauteur des enjeux.

Notre déclaration portera sur quatre points :

  • Le CIA
  • Le recrutement et la fidélisation
  • Les parcours pro Cat B et C
  • Le Problème des adossements administratifs des pôles

Le CIA

Lors de la précédente campagne, la CFDT a constaté quelques dysfonctionnements liés à des interprétations qui peuvent entrainer des conséquences néfastes pour certains agents qui ne déméritent pas pour autant. C’est pourquoi, la CFDT n’est pas favorable à l’idéologie « au mérite ». Pour autant, elle fait avec et entend bien intervenir pour que ce dispositif servent à toutes et tous. Certains agents ont été satisfaits bien sûr, mais beaucoup d’autres sont surpris voir déçus en ressentant en même temps un sentiment mêlé d’incompréhension et d’injustice. La CFDT réitère sa demande : qu’une explication claire, sur les critères d’attribution, soit apportée aux agents avant l’attribution ou non de ce CIA, afin qu’il n’y ait pas de distorsion entre la compréhension des agents et la réalité. Pour la CFDT, une explication ou un dialogue doit s’instituer avec les agents qui n’auront pas de CIA ou en dessous du montant de référence. Pour la CFDT, les règles d’attribution du CIA doivent être connues et comprises des agents. Pour la CFDT, il est primordial que les SHD (N+1) soient concertés afin de contribuer à la valorisation de leurs collaborateurs auprès de la hiérarchie. Ce mode de management est déjà pratiqué dans certains établissements.

La CFDT voudrait évoquer aussi une dérive managériale « le fait du prince » : les directives ou tout au moins les informations dispensées en matière de CREP par les ATE. En effet, des consignes ont été données, de ne pas indiquer « d’objectif dépassé » dans les évaluations des agents ? Pour la CFDT cela va à l’encontre de l’esprit du CIA et de la note DRHMD pour un agent qui factuellement a dépassé ses objectifs. Cela discrimine un agent pouvant prétendre à un CIA plus élevé en cas de dépassement d’objectif.

La CFDT dénonce cette pratique et souhaite savoir si c’est le résultat d’une initiative personnelle ou une directive des échelons supérieurs.

Le recrutement et la fidélisation

En 2023, la DIRISI a la volonté de procéder au recrutement de 310 agents soit 75 de plus que réalisés en 2022.

Il est à noter qu’en 2022, le déficit entre le recrutement autorisé et réalisé s’élève à 49, soit le 2ème total de recrutement fait depuis 2015.

Les recrutements sans concours ne permettent pas d’être au point d’équilibre pour un fonctionnement stable au sein de la chaîne DIRISI. Force est de constater que la DIRISI n’est pas attractive. Peu de considération, personnalisation, conciliation entre épanouissement vie personnelle et professionnelle.

En lieu et place des recrutements nationaux, ne faudrait-il pas envisager une généralisation des recrutements locaux et inventer un système de fidélisation afin de conserver les personnels et éviter une fuite vers d’autres administrations ou vers d’autres services tel que la DGA plus attractifs que la DIRISI.

La ressource en spécialiste SIC militaire manque cruellement à tous les échelons de la DIRISI hormis peut être les centres nationaux. En CIRISI la diminution des effectifs militaires est de

plus en plus prégnant. De fait, la surcharge de travail est répartie sur les personnels civils qui vivent déjà avec un sous effectif chronique.

Pourquoi ne pas civilianiser les postes militaires restés vacants afin de résorber ces sous- effectifs ?

Les parcours pro Cat B et C

Les agents font face à une actualité anxiogène et à une perspective incertaine de leur avenir tant professionnel que personnel. Des travaux ont été menés qui ont permis de construire un parcours professionnel pour les agents de catégorie A. Cela a permit de donner à cette population une certaine visibilité et envisager plus sereinement leur déroulé de carrière et anticiper des changements valorisants. Il n’en est pas de même pour les autres agents...

La CFDT sait que le chantier pour les catégorie B est en construction, elle demande de la même manière que le chantier pour les autres catégories soit ouvert très rapidement et que les organisations syndicales y soient associées.

Les Dirisiennes et Dirisiens sont en attente et s’impatientent de voir déboucher ces évolutions.

Le problème des adossements administratif des pôles

Lors du précédent mandat, la CFDT avait appelé l’attention de votre prédécesseur, Monsieur le Directeur, sur les risques des adossements administratifs des pôles et les conséquences de voir des pôles sans RH de proximité en propre. La CFDT continue de revendiquer dans cette nouvelle instance que des moyens RH en propre soient donnés à ces formations d’emplois. Nous constatons de réelles problématiques de gestion RH (la gestion : des mobilités, des changements de groupes, etc... ). Ces problématiques ne sont pas à mettre au crédit des personnels RH, qui font au mieux avec ce qu’ils ont. La CFDT vous alerte, monsieur le président, le collectif est en train de se déliter. De plus en plus d'agents pensent à partir, la fuite de la ressource humaine a commencé, ce qui accentue les déficits récurrants.

La CFDT vous remercie pour votre écoute, elle interviendra en séance plus précisément sur les différents points qui sont prévus à l'ordre du jour de cette réunion.

Paris, le 24 mai 2023