Ni d’avoir faim, ni d’avoir froid... c’est ce que chantait Coluche lorsqu’il a lancé l’idée des Restos du Cœur il y a trente ans, c’était du siècle dernier ! Et bien malheureusement, aujourd’hui on a toujours faim et on a toujours froid ! Et oui encore au XXIème siècle la pauvreté fait toujours autant de ravages en France.

Selon l’Insee, une personne est pauvre si son niveau de vie est inférieur à 60% du niveau de vie médian de la population française, soit 1000 euros mensuels par personne. Je ne vais pas m’égarer dans les chiffres ni dans les statistiques mais tout de même 8,5 millions de personnes, soit environ 14 % de la population française sont considérés comme pauvres. Ces chiffres sont accablants... et scandaleux !

 Nous assistons à une hausse sans précédent des inégalités, depuis plus de dix ans c’est indéniable les riches ont continué à s’enrichir et les pauvres à s’appauvrir. Un exemple au hasard : les 500 premières fortunes de France, elles, ne connaissent pas la crise, leur richesse cumulée a augmenté de 25 % en 2016 et s'établit désormais à 330 milliards d'euros. Elle a ainsi quadruplé en une décennie et représente 16 % du produit intérieur brut du pays. Alors, on partage quand ?

Les causes de la pauvreté sont multiples, je peux citer le taux de chômage bien sûr mais aussi la hausse du coût de la vie qui a augmenté plus vite que les salaires, la hausse des dépenses contraintes de type loyer, chauffage, transports, toutes ces dépenses incompressibles pour les ménages font qu’ils n’ont plus de marge de manœuvre en terme de budget et peuvent à tout moment, dans ce contexte, basculer dans la pauvreté.

De plus en plus de Français ont beaucoup de mal à boucler les fins de mois car le fait de percevoir un revenu ne permet pas nécessairement d’échapper à la pauvreté, le constat est que maintenant nous sommes face à des travailleurs pauvres...c’est complètement ahurissant.

Les jeunes mais aussi les seniors sont de plus en plus impactés par la pauvreté. Les jeunes de moins de trente ans sont les plus touchés, une partie des jeunes adultes qui ne disposent pas de soutien familial se trouvent en grande difficulté car écartés des minima sociaux. Chez les séniors le phénomène est de plus en plus inquiétant. Du fait des carrières morcelées par le chômage et la précarité de l’emploi, les salariés qui arrivent à l’âge de la retraite ont un niveau de pension de plus en plus faible.

Je ne le souhaite pas, bien entendu, mais malheureusement si rien ne change, le pire reste à venir. Des enfants, des jeunes adultes, des séniors, des femmes et des hommes continueront à avoir faim et à avoir froid !

 

Gildas PERON

Secrétaire National CFDT-Défense (FEAE)