Cette semaine, et durant tout le mois de mars, la CFDT a été sous les feux de la rampe par rapport à ses positions sur la loi travail. Pourquoi ? Que craignent ceux qui nous critiquent? Qu’a fait la CFDT de si gênant à leurs yeux?

 

Nous arrivons à un moment de l’histoire des organisations syndicales où la conception du travail de syndicaliste se divise en deux « camps » : ceux qui disent non et refusent tout dialogue tant qu’on n’est pas d’accord avec eux ! Et ceux qui discutent point par point, pied à pied pour obtenir jour après jour, mois après mois, année après année, des avancées concrètes pour les salarié‐e‐s et les non‐salarié‐e‐s !

Alors oui, ce n’est pas facile pour nos militants dans les entreprises et les fonctions publiques de supporter la vindicte de certaines OS pour qui la stratégie est simple et centenaire : On dit non et on ne touche à rien et tout le monde doit suivre sous peine d’être exclu du cercle des « purs » !

Ils oublient un détail : le monde a changé depuis Germinal et heureusement. Aujourd’hui les salariés ne travaillent plus dans la même entreprise tout au long de leur carrière, ils sont notamment contraints d’accepter des CDD et autres temps partiels pour, tout simplement, (sur) vivre.

Comment expliquer à ces personnes que, sans changement, que ce soit par un ANI (accord national interprofessionnel) ou une loi « négociée », ils n’auraient pu partir plus tôt à la retraite, bénéficier de couverture sociale, avoir une mutuelle prise en charge pour tout ou partie par l‘employeur, être rémunéré pour tout stage supérieur ou égal à 2 mois, etc.

Pourquoi ne pas leur expliquer que les plus ardents défenseurs des acquis (les fameux acquis sociaux) obtenus par la CFDT en négociant sont souvent ceux qui s’y étaient alors opposés le plus.

Les exemples sont nombreux.

Nous n’en tirons pas gloriole pour autant, le défi des militants CFDT, de Laurent Berger au militant d’entreprise ou établissement dans lequel nous sommes implantés, c’est de bâtir un monde du travail plus juste, plus solidaire et plus durable.

Je sais, cela fait un peu pompeux de le dire comme ça. Et pourtant c’est bien, comme je le disais au début, jour après jour que se construit le droit des salarié‐e‐s du privé et des agents de la fonction publique. Chaque fois qu’un accord qui leur est favorable est signé, c’est une pierre de plus dans la construction d’un travail de qualité pour tous. Voilà notre but ultime !

Alors pourquoi tant d’acharnement envers la CFDT ? Nos idées les gênent‐ils ? Craignent‐ils qu’en fin de compte elles fonctionnent ? D’être obligés de changer? Ou alors peut‐être n’ont‐ils rien de réaliste à proposer?

Une raison inavouée se trouve peut‐être dans l’audience grandissante et réelle de la CFDT dans les entreprises et la fonction publique?

En attendant, je suis fière de militer dans une organisation qui depuis 1968 et la création des SSE (sections syndicales d’entreprise) n’a pas changé d'objectif : la qualité de vie au travail !

 


Sophie MORIN
Secrétaire Générale CFDT Défense