Le bureau fédéral de la CFDT Défense réuni le 09 mai déclare :

Pierre Rosenvallon, docteur en sciences sociales et historien reconnu, a dit du conflit sur les retraites que nous traversons que « la France vit la crise démocratique la plus grave depuis la fin du conflit algérien ».

Pour la CFDT Défense, sans volonté de comparer des époques et des conflits, il est clair que nous sommes dans une période de dérives de la démocratie qui nous impose une vigilance et une exigence accrue.

Si les règles constitutionnelles ont été respectées au regard du conseil qui en est le garant, force est de constater que les outils politiques ont été détournés pour passer en force une réforme rejetée par 90 % des travailleurs et travailleuses.

Une réforme sociétale heurtant la vie de tous et toutes méritait pourtant, plus que bien d’autres sujets, des débats à la hauteur des enjeux.

En parallèle, lorsque des dérives autoritaires s’installent, que des demandes de manifestations sont refusées arbitrairement alors que d’autres à la limite de la légalité sont autorisées, qu’il semble plus facile de tenir des propos haineux que de taper sur des casseroles, on ne peut que s’interroger sur la lecture de la société de nos responsables politiques.

Pour la CFDT, cette période laissera des traces profondes et renforce nos exigences d’une société moderne et ouverte, où la démocratie parlementaire n’est pas une vue de l’esprit mais une réalité, qui s’articule avec une démocratie sociale portée par les corps dits intermédiaires (associations, syndicats) et une démocratie participative.

C’est la seule solution pour éviter que les citoyennes et citoyens cèdent aux sirènes du populisme des extrêmes, qui affaibliraient encore plus la démocratie jusqu’à la mettre en danger de mort.

C’est pourquoi nous exigeons aujourd’hui un dialogue social au niveau de ce danger, avec la démonstration d’une réelle écoute de nos revendications et des mesures fortes et concrètes pour la reconnaissance de tout le personnel civil du ministère et de tout·es les salarié·es de nos entreprises du secteur privé, à commencer par des rémunérations décentes et des conditions de travail dignes. Au-delà des paroles, il faut des actes.

En attendant, nous comptons sur la présence de tous et toutes le 6 juin prochain, pour la journée de mobilisation contre la réforme des retraites que nous voulons la plus massive de cette année, en soutien au projet de loi d’abrogation de cette réforme scélérate présenté à l’assemblée le 8 juin.

Paris, le 09 mai 2023