Editos

A cette époque de l’année, la tradition veut que l’on se souhaite une bonne et heureuse année. Mes vœux auront en ce mois de janvier 2017, un gout amer. François Chérèque nous a quittés.

Pendant 10 ans à la tête de notre organisation, il a su insuffler un vent de renouveau sur le syndicalisme en mettant en avant son côté « réformiste et impatient ». Il s’est toujours engagé, bien avant même ses mandats syndicaux, au service des autres pour le bien-être de chacun et avec le souci de l’intérêt général.

A la fédération, nous gardons de lui l’image d’un homme disponible sachant expliquer les positions de la CFDT comme lors de notre Agora de Gujan-Mestras en 2003.

Ni d’avoir faim, ni d’avoir froid... c’est ce que chantait Coluche lorsqu’il a lancé l’idée des Restos du Cœur il y a trente ans, c’était du siècle dernier ! Et bien malheureusement, aujourd’hui on a toujours faim et on a toujours froid ! Et oui encore au XXIème siècle la pauvreté fait toujours autant de ravages en France.

Selon l’Insee, une personne est pauvre si son niveau de vie est inférieur à 60% du niveau de vie médian de la population française, soit 1000 euros mensuels par personne. Je ne vais pas m’égarer dans les chiffres ni dans les statistiques mais tout de même 8,5 millions de personnes, soit environ 14 % de la population française sont considérés comme pauvres. Ces chiffres sont accablants... et scandaleux !

A Alep, la magie n’opère pas du tout, et l’esprit de noël n’y est pas. Alep et ses habitants au bord de l'asphyxie est un des meilleurs exemples pour dire que le monde ne tourne pas toujours rond. Même si nous sommes loin, nous avons le devoir de nous indigner ; des pétitions circulent sur l'internet, signez les1.

La magie de noel n‘a pas opéré non plus pour les ouvriers et TSO. Tous les espoirs étaient permis pour que ces personnels touchent des compensations au regard de ce qu’ils ont perdu et vont perdre avec l'abandon de l’indexation du bordereau de salaire ouvrier sur celui de la métallurgie parisienne pour se calquer sur l’indice de la fonction publique.

Il fallait bien que ça arrive. Avec les informations qui leur ont été fournies par leurs fédérations syndicales et face à la surdité de l’administration en matière de négociation, les personnels civils à statut ouvrier du MINDEF ont pris leurs responsabilités.

Dans de nombreux établissements, la révolte gronde et hausse le ton jour après jour.

Ils refusent qu’on brade leur statut ! Quoi de plus normal ?

Allaient-ils accepter avec le sourire qu’en plus de la perte de salaire des 6 dernières années ils voient également s’envoler le taux moyen de 16% pour la prime de rendement, les 22% d’avancement en échelon ? Allaient-ils accepter l’extinction des filières TSO sans qu’aucune étude sérieuse ne soit menée pour en vérifier le bien-fondé ?

6 ans que cela dure, 6 ans que les personnels à statut ouvrier de l’Etat perdent du pouvoir d’achat, au moins 12% cumulés sans compter la hausse de la cotisation retraite de l’ancien gouvernement. Un oubli ?

6 années qu’aucune mesure catégorielle ou indemnitaire ne leur aura été accordée ne serait‐ ce que pour atténuer ce manque à gagner. Un oubli ?
Et aujourd’hui, alors que les fonctionnaires se sont vus heureusement appliquer la 1ère partie d’une revalorisation du point d’indice de 0,6%, les ouvriers de l’Etat attendent toujours l’arrêt de la suspension des augmentations de leur bordereau de salaire. C’est surement un oubli...